Pourquoi surveiller la fin de ses cuissons ?

Imaginez qu’un matin, vous vous rendiez dans votre atelier alors que vous aviez lancé votre four la veille, et vous voyez de la fumée sortir de votre four, et une température à 1400°C sur votre régulation.

Vous pouvez imaginer la panique ressentie à ce moment-là.

Et encore, peut-être qu’en arrivant 1h plus tard, vous auriez pu retrouver uniquement les cendres de votre atelier, ravagé par un incendie. 

Oui c’est un scénario catastrophe hyper alarmiste, mais pas impossible.

Un risque réel de surchauffe du four de poterie

Dans l’expérience relatée par le Collectif National des Céramistes, leur adhérente expliquait que les contacteurs du four étaient restés collés, et que son four avait continué à monter en température, même une fois le programme terminé et le bouton « STOP » de la régulation appuyé, entraînant une température au delà de 1400°C.

Qu’est-ce qu’un contacteur de four de poterie

Un contacteur est un composant électrique qui fonctionne comme un interrupteur automatique permettant d’allumer et d’éteindre votre four selon le programme défini. Il est contrôlé par la régulation, qui elle-même gère le programme en fonction de la température relevée par la canne pyrométrique.

Ça veut dire quoi, un « contacteur collé » ?

Cependant, avec le temps et l’usure (et pas seulement !) un contacteur peut se détériorer et rester bloqué en position fermée. Cela signifie que même si le programme de cuisson est terminé, le four continue à être alimenté en électricité et ne s’arrête pas.

Ce problème peut apparemment aussi arriver avec un contacteur neuf !

Que se passe-t-il si un contacteur reste collé ?

Si un contacteur reste collé, le four ne s’arrête pas et la température continue d’augmenter sans contrôle, jusqu’à ce que le four soit débranché (au compteur de préférence ! je vous explique pourquoi dans cet article sur le branchement du four sur une prise classique).

Cela peut entraîner :

• Une surchauffe extrême du four, au-delà des températures prévues, risquant d’endommager définitivement le four.
• Une dégradation des pièces en cours de cuisson, qui peuvent tout simplement fondre.
• Un risque d’incendie si le four atteint des températures critiques.

La canne pyrométrique : un autre élément clé

Quand ce n’est pas les contacteurs, cela peut être la canne pyrométrique qui est défectueuse. Dans ce cas, la régulation n’est pas en mesure de connaître la température dans le four et peut continuer la cuisson sans indiquer de message d’erreur.

C’est d’autant plus dangereux que vous pouvez être trompé·e par la température affichée.

Comment éviter ces problèmes ?

• Identifiez la durée normale de vos courbes de température. Cela vous permet de vérifier que tout se passe bien et d’identifier d’éventuelles pannes si la cuisson est trop longue.
• Restez présent à la fin de la cuisson. Même si votre four est programmé pour s’arrêter automatiquement, vérifiez qu’il s’éteint bien.
• S’il est important de ne jamais débrancher la prise du four, prenez l’habitude de couper l’alimentation au compteur après la cuisson. Comme cela, vous ne prenez aucun risque.
• Ne vous fiez pas uniquement au programmateur. Une panne de la canne pyrométrique peut aussi fausser la mesure de température. C’est pour cela qu’il est important de connaître les durées de vos cuissons.

Une précaution essentielle pour la sécurité

Même avec un équipement neuf, ce type d’incident peut survenir.

Oui cela peut être contraignant de devoir être présent·e en fin de cuisson, mais il est essentiel d’intégrer ces vérifications à votre routine.

Un four mal contrôlé peut représenter un vrai danger : mieux vaut perdre quelques minutes à surveiller qu’encourir un risque majeur !

Si vous avez déjà rencontré ce type de problème, n’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire pour en faire part à la communauté !